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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 00:56

Bonsoir mes chers lecteurs,

Ce soir je dois commencer par vous dire que je suis saine et sauve malgré la tempête qui ravage depuis 1h Mexico City. Je vais vous raconter ce qu'il s'est passé mais ce soir, c'est dans l'ordre des choses que je vais vous narrer mon après midi...

Alors déjà, je suis malade. Genre ma maladie annuelle, qui d'après mes compétences d'auto-diagnostique à partir des symptômes: toux grasse (et ne faites pas cette tête suspicieuse je ne fume plus depuis deux jours) et fièvre = Un Lupus... sauf qu'on n'est pas dans Dr. House donc c'est un rhume et une petite bronchite à mon avis. Oui je suis toubib aussi... Bref, je croque mon paracetamol comme il se doit, je me repose et je mange normalement. Tout va mieux aller.

Mais je tiens à dire pour la suite que tous les événements qui se sont produits dans cet article se sont produits alors que j'avais 40°C de fièvre et la tête en vrac. Car j'aime ajouter du pathos à mes histoires.

J'avais prévu un post ce matin ayant pour thème la solitude mais pas d'une manière triste... je ne l'ai pas posté car je savais que je passais l'après-midi avec une petite famille mexicaine et même si je peux de temps en temps faire ma diva, cumuler 2 posts dans la même journée, un émotionnel et l'autre "viva la fiesta", ça fout mal. Je n'ai peut-être que 10 lecteurs mais je les respecte moi !

Donc Dehni, son mari et ses deux gosses m'attendent dans la Volkwagen familiale à 13h et m'emmènent à la parade des morts de Mexico, le truc où je n'aurais jamais mis les pieds seules. Et pourtant, ce post là, clairement, je le laisse en couleur car des couleurs il y en avait. La parade n'a pas vraiment intéressée mon objectif car moi ce que j'aime, ce sont les gens. Ces fasciés marqués, ces sourires simples et les yeux ouverts et brillants de la plèbe qui va voir la fête nationale, c'est exactement les rendez-vous populaires qui me font vibrer. C'est le joyeux bordel et même le plus pauvre est un roi.

à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...

Tout ça aurait été parfait si j'avais eu ma fiche perso et mon épée, genre Merlo baronne Samedi, mi vendeuse, mi beetlejuice. Car du costume il y en avait, et j'aurais pu faire de l'XP en maravant une déesse Aztèque et une sorte de fatae undead, les boules quoi. Depuis quand je suis à une soirée costumée habillée en civil ! je vieillis...

à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...
à Mexico, prépare ta fiche perso...

Ce qui m'a fait du bien je dois dire, c'est d'être avec une famille. Les enfants m'ont parlé quelques mots d'anglais, j'ai montré des photos de ma tribu. Le petit garçon de 7 ans m'a pris la main pour m'aider à traverser (rhooo), je me suis sentie des leurs et on était bien.

Les enfants fatiguaient un peu et la parade se terminait puisque le dernier camion passait, une ambulance. Tout allait pour le mieux.

Et là, des cris, des mouvements de foule (on devait être au bas mot 400 000 personnes au bord de l'avenue) et des gens qui commencent à courir. J'ai presque cru entendre un coup de feu au loin, mais la suite me prouvera que ce n'était pas cela.

Dehni lance quelques mots à la tribu, le père attrape sa fille pour la porter. Le petit garçon prend ma main avec un air "ne t'en fais pas Siñorita, on va te sortir de là" et tout le monde court pour s'éloigner du cortège.

Dans mon état de faiblesse, j'avoue que ma première pensée a été qu'on devait se faire attaquer par un Kaiju. Voilà je vous l'ai dis. Ensuite, je me suis rappelée que je vivais dans un monde tristement normal et qu'il restait les options suivantes : tremblement de terre mais je n'avais rien senti, attaque à main armée mais quand même... ça serait gros.

Et j'ai compris.

Un goutte a touchée mon épaule. Une grosse goutte. Et le vent s'est levé en même temps et soudainement un spectacle stroboscopique d'éclairs s'est déchaîné, faisant le bruit de 10 dragons dans le ciel. C'était la Tempête. Mais LA tempête. On a couru comme des réfugiés à Alep, les torrents ont commencé à grossir dans les rues, la foule se bouscule, les voitures s'en mêlent. Bref, on n'est pas rentrés.

Bon... je dois vous dire qu'à part assister au spectacle des éléments qui se déchaînent bien installée dans la voiture, avec le petit bonhomme qui s'est endormi contre moi, il ne s'est rien passé de pire. Des embouteillages bien sur mais nous sommes à Mexico...

Arrivée à l'hôtel, je passe par le Mall et le bruit assourdissant de l'orage qui tambourine sur les skydomes brouille tout le bruit habituel des magasins. Une fois dans l'ascenseur où j'étais déjà en train de me demander si ce soir je regardais la planète des singes ou family guy, les lumières clignotent (finalement je vais peut être avoir le droit à Stranger Things) et le courant se coupe. Dans un ascenseur, avec moi dedans... et oui, si vous me connaissez un peu vous le savez... je suis un peu claustrophobe. J'ai pu constater pendant les longues minutes d'attente dans le noir que j'avais vraiment mûri de ce côté là. Il faut dire que depuis que les 17h d'avion sont passées nickel sans que je me précipite en hurlant vers le cockpit pour leur dire que mon coeur allait s'arrêter si je ne sortais pas, je me sens vraiment dans l'âge adulte. Si encore j'arrivais à ne pas paniquer quand je mets trop de temps à passer ma tête dans le col d'un pull... je pourrais dire fièrement que je suis dans l'âge de sagesse. Je prévois ça pour mes 50 ans.

Bon le courant est revenu, je suis sortie, je suis dans mon lit à écouter le bruit de l'orage et regarder la pluie tomber... tout va bien.

je vous mets les quelques lignes que j'avais commencé pour le post de ce matin...

Ma solitude c'est le frisson d'un cœur soudainement vide, qui crie pour se remplir sans savoir de quoi il veut être fait. C'est le bourdonnement sourd qui nous donne envie de sourire à un inconnu, de ramasser le jouet d'un enfant, qui nous fait partager une cigarette à 1h du matin dans la nuit d'une grande ville, à s’intéresser à une jeune femme dans l'ascenseur pour quelques minutes.

C'est elle qui m'a fait faire mes plus belles rencontres de voyage car c'est un vide travaille dur à être comblé, qui choisit aveuglement et offre des surprises inimaginables de richesse humaine. Ce n'est pas une tristesse d'être seule, c'est un doux poison qui nous rappelle pourquoi nous rentrons de nos voyages, même des plus beaux.

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